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Bien préparer son voyage de pêche au brochet à l'étranger

Partir pêcher le brochet à l’étranger est toujours un moment fort pour les pêcheurs qui ont cette chance. Les destinations mythiques comme l’Irlande ou la Suède, par exemple, offrent des opportunités de pêche exceptionnelles dans des biotopes complètement différents de ceux que l’on peut trouver en France. Au rêve de faire des pêches exceptionnelles s’ajoute l’excitation du voyage. Mais pour pouvoir en profiter pleinement, encore faut-il bien le préparer !

La joie d’un voyage de pêche commence avant le déplacement lui-même. Les préparatifs permettent déjà de toucher du doigt son rêve, mais la réalité des poids « en soute » rattrape souvent le pêcheur au moment de boucler ses bagages. On ne peut pas tout emmener et le tri des leurres et du matériel en général peut être douloureux tant les choix à faire sont importants. Pour ne pas passer à côté et préparer au mieux son voyage, voici un petit tour de valise qui vous aidera peut-être à être efficace sur place et à ne manquer de rien !

Des vêtements techniques chauds, imperméables et légers contribuent au confort du pêcheur.
Crédit photo : Arnaud Brière

Commençons par les vêtements

Avant toute chose, je vais d’abord aborder l’équipement personnel du pêcheur. Le confort et la protection contre les éléments (chauds ou froids) sont primordiaux si on veut pêcher dans de bonnes conditions. Pour tous les pays nordiques, de la Hollande au nord de la Scandinavie en passant par l’Irlande, il faut avoir une tenue étanche et chaude. Je vois encore trop souvent des pêcheurs « débarquer » dans mes camps de pêche avec des tenues trop légères, soit ils ont sous-estimé la météo locale, soit ils ont surestimé leur endurance… Les journées dures, avec du vent et de la pluie, peuvent alors tourner au cauchemar. Je vous conseille les nouvelles matières respirantes, comme le Gore Tex ou le Dryvent par exemple. Les chaussures sont à l’avenant. Personnellement, je regarde plutôt du côté de la haute montagne pour m’assurer des vêtements techniques résistant à toutes les conditions. À cela vous devrez ajouter un tour de cou (qui servira autant contre les courants d’air que contre le soleil), une casquette classe (elle sera sur toutes les photos) qui empêchera votre capuche de tomber sur les yeux ou vous protégera du soleil, et une bonne paire de lunettes de soleil, si possible polarisantes. Une paire de gants étanches et ajustés (regardez du côté des boutiques de vélo) vous sera aussi bien utile en début de saison. Ceux qui pêchent avec moi en Irlande en mars en savent quelque chose ! Dans les pays chauds, je ne saurais trop vous conseiller des tenues à manches et jambes longues pour vous protéger du soleil. Enfin, indispensable, mais trop souvent oubliée, la crème solaire doit vous servir partout ! La réverbération de l’eau est très importante, surtout si on passe 9 heures par jour sur un bateau. Le cancer de la peau est en explosion ces dernières années en Europe. Ce n’est pas un détail ! Tant qu’on est dans le médical, une petite trousse de secours contenant des pansements, du désinfectant, des ciseaux et du sparadrap sera bien utile…

Les destinations sont multiples et les préparations spécifiques.
Crédit photo : Arnaud Brière

Une petite place pour le petit matériel

Beaucoup de pêcheurs se concentrent sur les leurres mais oublient tous les petits accessoires qui permettent de bricoler. Une bonne pince est indispensable. Elle vous permettra de décrocher les poissons et de réaliser des montages. Je la double avec une petite pince à anneaux brisés bien pratique… Dans une petite boîte, vous pourrez mettre des sleeves, une bobine de fluoro hard mono en 80/100, des anneaux brisés, de bons hameçons triples allant du n° 2 au 3/0 (quelques hameçons de chaque taille suffisent), des émerillons barils, quelques bonnes agrafes (30 kg minimum), un briquet (pour le nœud éponyme) et un couteau avec tire-bouchon (je vous laisse en deviner l’usage). Tout ceci vous permettra de changer un triple que vous aurez à couper pour ne pas abîmer un poisson, ou de réaliser un montage 360. Enfin, il est indispensable de rajouter quelques « sinkers », j’entends par là ces plombs que l’on peut facilement rajouter ou enlever d’un leurre pour en modifier la vitesse d’immersion. N’oubliez pas non plus le mètre ruban (moins volumineux qu’une grosse toise) pour mesurer les plus beaux poissons. Certains finiront cette partie avec un tube d’attractant.

Les meilleurs pêcheurs voyageurs sont des gens organisés ayant une parfaite maîtrise de leur matériel.
Crédit photo : Arnaud Brière

Le gros matériel, bien souvent le dilemme

Si vous partez avec vos ensembles, deux solutions s’offrent à vous : les cannes « voyage » justement en plusieurs brins et qui rentrent dans la valise ou le tube qui permet de tout emmener mais reste encombrant et cher à transporter. La plupart des compagnies « taxent » en effet ces bagages hors gabarits. Personnellement, je prends en général trois ensembles casting qui couvrent l’immense majorité des situations. Une canne puissante (40-150 g) qui me permettra de lancer tous les gros leurres. Je la monte avec un moulinet « 300 » garni de 28/100. Une canne à jerk spécifique montée avec un autre gros moulinet et une tresse en 30 ou 33/100, et une 10-50 g qui « passera » tous les autres leurres, du spinner au petit leurre souple. Sur celle-ci, je mets un moulinet « 200 » avec une tresse de 20/100. Dans ce domaine, tout le monde a ses préférences en fonction des leurres utilisés ou des habitudes de pêche. Je connais des pêcheurs qui viennent en Irlande pour pêcher « gros ». Leurs boîtes sont remplies de leurres faisant plus de 150 grammes et les cannes sont prévues en conséquence. D’autres préféreront les spinning, là où d’autres encore ne pêcheront jamais au jerk. À chacun ses goûts. Certains camps ou guides prêtent le matériel sur place. C’est l’assurance d’avoir le matériel adapté à la destination.

Pour traquer ce type de spécimen, du matériel spécifique s’impose
Crédit photo : Arnaud Brière

Les leurres, sachez raison garder

Je me suis assez longuement demandé comment j’allais présenter la partie cruciale de cet article qui concerne les leurres. Proposer une boîte généraliste aurait insulté votre désir de perfectionnisme. Partir dans la saisonnalité aurait été trop aléatoire, surtout avec les profonds changements climatiques que l’on a pu observer ces dernières années. J’ai donc décidé de procéder par destination. Un leurre à brochet est un leurre à brochet mais chaque pays a ses propres spécificités et on n’utilise pas toujours la même chose en Espagne et en Suède. Dernière précision, ma liste n’est pas exhaustive et libre à chacun de l’adapter en fonction des marques ou des modèles qu’il préfère. Mais il faut faire des choix, n’est-ce pas ? La plupart des camps et des guides vous aiguilleront dans la liste des leurres à prévoir. Commençons par l’Irlande qui est la destination que je connais le mieux et qui a l’avantage d’offrir une grande variété dans les techniques employées. Cette sélection pourra servir de base à tous les voyages. Indispensable à mon sens pour pêcher le brochet, les leurres durs occupent une partie importante de mes boîtes. Je les répartis en plusieurs catégories. Les inévitables jerkbaits tout d’abord. Je prends toujours quelques busters jerks (CWC) et autant de Twitch’in rap anciennement Glid’in rap. Les premiers sont bruiteurs, pas les seconds. Trois à quatre modèles de chaque en variant les coloris me semble une bonne base (perche, gardon, FT et bleu par exemple). Je rajoute toujours deux ou trois sliders 10 (Salmo) et 12, qui prennent du poisson partout, tout le temps. Dans cette même boîte, je rajoute quelques jerkminnows du genre B’Freeze (Lucky Craft) et X-Rap 10 (Rapala). Ils ne prennent pas beaucoup de place et peuvent rendre de grands services. Enfin, je complète cette première partie par des Super Shadow Rap 16 et 12 dont je ne peux plus me passer (BGH, PEL, HTIP, HLW). Ma deuxième boîte renferme les swimbaits. D’une manière générale, ils prennent le relais quand les jerks marchent moins bien (mais ils seront toujours utiles en cas de coup de vent), souvent en milieu de printemps. BBZ (Spro), S-Trout (Biwa), Itoka (Gunky) et autre Kong (Sakura) seront les bienvenus. Un ou deux swims souples du genre « 4Dline Thru Trout in line » (Savage Gear) trouvent aussi leur place. Certains préféreront des modèles plus gros. À chacun ses préférences. Avec 8/10 pièces en tout, vous êtes « bien ». Je ne pars jamais sans un ou deux X-Rap 13 articulés (Rapala) qui sont de vrais « ramasse-tout » et qui complètent votre sélection de swimbaits.

Le Super Shadow Rap, un incontournable en Irlande.
Crédit photo : Arnaud Brière

Les leurres souples sont aussi incontournables. Les marques et les références sont innombrables et tout le monde a son shad fétiche. Personnellement, je m’en tiens à quelques modèles qui fonctionnent bien. Le Shad Teez (Westin) et le G-Bump (Gunki) font le boulot sur une tête plombée quand il faut pêcher en linéaire. Pas la peine d’en prendre des wagons, quelques coloris suffisent. Il faut les compléter par les grosses tailles qui vous permettront d’utiliser les montages screw rigs pour pêcher au-dessus des herbiers par exemple. Ceux-là doivent faire entre 20 et 25 cm. Les Pig Shad (CWC) ou les Dexter Shad (Illex) sont un exemple. Il reste sans doute un casier pour mettre des X-Rap Peto (Rapala) grands et petits. Je rajoute toujours une petite boîte dans laquelle je mets quelques spinnerbaits, des chatterbaits et des cuillères ondulantes (sans doute mon aspect vieux jeu direz-vous… jusqu’à ce que vous sauviez la pêche avec!). Cette boîte-là ne prend pas beaucoup de place et ne pèse pas lourd. Elle est sans doute le meilleur rapport poids/volume/nombre de prises (je n’ai pas dit gros poissons). Enfin, je rajoute une boîte dans laquelle je mets d’autres indispensables : les récentes Miuras Mouses (CWC) en trois coloris différents (noir, blanc et orange par exemple) et des trailers de rechange, deux Bulldawg, quelques Westin Swim 10, deux lipless, quelques Replicant (Fox) coulants et shallows et vos trois leurres fétiches non cités ci-dessus. Si vous êtes bien organisés, tout doit presque rentrer dans un Bacan. Le petit matériel est dans une trousse à côté.

En Laponie, c’est le stickbait !
Crédit photo : Arnaud Brière

La Suède, jeu de surface

Pour ceux qui partent en Scandinavie (à 90% en Suède), vous pouvez reprendre la liste ci-dessus en l’adaptant. Pour la Laponie, les leurres de surface sont indispensables. Ils sont ludiques et ce sont eux qui déclenchent le plus de touches… Les Sammy 100 (Lucky Craft), les Skitter V (Rapala) et autres Z Claw (Zenith) seront redoutables, mais là encore, c’est vous qui ferez votre sélection. À partir de là, j’ai fait appel à des spécialistes des autres régions qui connaissent bien mieux que moi la pêche dans les zones concernées. Pour le sud de la Suède, dans les grands lacs du Type Malaren, je me suis tourné vers Paul Bardet, de la structure « Dark Water » qui guide sur le Foxen. Il insiste sur l’obligation d’avoir des jerks à bille, des X-Rap Peto, des gros leurres souples type Dexter 25 mais aussi des BBZ 8 pouces Fast Sinking et des très gros spinnerbaits.

Pour le Canada, Cyril Gressot mise sur les jerkbaits.
Crédit photo : Arnaud Brière

Paul Bardet et une poutre suédoise.
Crédit photo : Arnaud Brière

Le Canada, terre des gros brochets

Pour cette destination souvent considérée comme la meilleure du monde pour le brochet, je me suis tourné vers Cyril Gressot (guide de pêche sur le Delta du Rhône : Delta Fishing) qui organise également des trips dans les espaces sauvages canadiens depuis des années. Cyril recommande les cuillères ondulantes Daredevil (Eppinger), de gros spinnerbaits bucktail, des Busters, mais également des leurres de surface type Frog ou shad montés en texan pour le buzzing.

Matthieu Schottler, en bon spécialiste de l’Espagne, mise sur les beaux leurres souples.
Crédit photo : Arnaud Brière

Le beau pays d’Espagne

Incontournable en Espagne depuis des années au sein de sa structure Extremadura Monster, c’est Matthieu Schottler qui m’a donné la liste des leurres spécifiques à prévoir pour l’Estremadura espagnole. En Espagne, on pêche plus profond généralement et Matthieu préconise les Nitro shad 150 et 180 (Illex) avec leurs têtes plombées de 21 et 28 g, des Divinator 55 g (Biwaa), de petites cuillères ondulantes et des crankbaits grands plongeurs (5/7 mètres). Il rajoute également des Balam (Madness), des Rerange 130 et des Madsquad 128 (Illex). Bon normalement, avec tout ça vous serez encore en surpoids, mais vous n’aurez pas grand-chose à supprimer pour être dans les clous. Je ne vous fais pas la liste des caleçons et chaussettes à prévoir, cela varie énormément d’un pêcheur à l’autre. Il ne faut surtout pas oublier que tout ce qui coupe et pique doit être mis en soute, sous peine de rester dans une poubelle du contrôle de sécurité. Idem pour la trousse de toilette. Seuls vos vêtements peuvent voyager avec vous en cabine. Normalment vous êtes fin prêts. Il ne me reste qu’une chose à vous dire : « Bon voyage et bonne chance ! »

Une sélection de leurres ayant fait leur preuve en Laponie.
Crédit photo : Arnaud Brière

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